Le Sud-Africain est soupçonné d’avoir tué sa compagne…
Pour 
un athlète qui n’a jamais rapporté de médaille olympique chez les 
valides, c’est  une superstar. A 26 ans, le Sud-Africain Oscar Pistorius
 restera comme le premier amputé à disputer des championnats du monde et
 des Jeux olympiques
 avec les athlètes qui ne souffrent pas de handicap. A Londres, l’été 
dernier, il n’a pas fait mieux qu’une demi-finale de 400m, mais le défi 
était ailleurs: prouver qu’il avait sa place à côté des stars malgré une amputation des tibias quand il avait 11 mois.
Au moment des faits, sa mère lui écrit une lettre
 qu’il lira une fois adulte. Une lettre qu’il citait souvent. «Le vrai 
perdant n’est jamais celui qui franchit la ligne en dernier. Le vrai 
perdant est la personne qui s’assoit sur le côté. La personne qui 
n’essaie même pas de faire la compétition». C’est sans doute ce qui lui a
 inspiré autant de détermination à imposer sa présence avec les sportifs
 valides. 
«Je ne veux pas avoir l’impression de faire un sport - non 
pas à cause de mon talent et de mon travail - mais à cause d’un 
équipement» 
Car si «Blade Runner» (le coureur aux lames) a dû beaucoup 
s’entraîner, il s’est surtout battu avec les instances internationales 
pendant de longues années. Lorsqu’il demande pour la première fois à se 
mesurer aux valides, la fédération international dégaine un rapport  qui
 prouve que ses prothèses en carbone à 20 000 euros lui confèrent un 
avantage sur ses concurrents.  Rapport que Pistorius fait contredire en 
nommant ses propres experts. En mai 2008, le Tribunal arbitral du sport 
l’autorise à participer aux JO 2008, à Pékin. Problème: cette année-là, 
il ne réussit pas les minima, et doit renoncer. C’est donc aux Jeux 
paralympiques que se remplit son palmarès: à Athènes, Pékin et Londres, 
il récolte six médailles d’or. 
Mais c’est bien l’été 2012 qui le fait définitivement passer dans la 
catégorie des stars. En revenant de Grande-Bretagne, il devient un 
héros. Il est à la Une de GQ, du New-York Times Magazine... Il est aussi
 invité dans les émissions de Jay Leno et de Larry King.
 Il y rabâche son credo: «Je ne veux pas avoir l’impression de faire un 
sport - non pas à cause de mon talent et de mon travail - mais à cause 
d’un équipement». Mais le meurtre présumé
 de Reeva Steenkamp, qui partageait sa vie, le fait brusquement 
redescendre de son piédestal, où sa volonté hors-norme plus que ses 
jambes en carbone l’avait hissé.
Antoine Maes              






 
 


						
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