A l’occasion de la journée de commémoration de la traite négrière, le 10 mai dernier, Ségolène Royal a cité un certain Léon-Robert de l'Astran. «Ce capitalisme négrier dont la région porte l'empreinte eut ses dissidents: au 18e siècle, Léon-Robert de l'Astran, humaniste et savant naturaliste mais également fils d'un armateur rochelais qui s'adonnait à la traite, refusa que les bateaux qu'il héritait de son père continuent de servir un trafic qu'il réprouvait», déclarait la présidente (PS) de la région Poitou-Charente.
Seulement, Léon-Robert de l’Astran n’a jamais éxisté. C’est ce qu’affirme Jacques de Cauna, un historien bordelais joint par l’AFP ce lundi : «On ne retrouve sa trace dans aucune archive; il est le fruit de l'imagination de quelqu'un qui s'est peut être inspiré d'histoires réelles de fils de négriers.» Et Jean-Louis Mahé, un historien de La Rochelle, d'ajouter: «Je n'ai jamais vu ce nom-là; on ne peut vérifier aucun des détails qui sont donnés; il ne figure sur aucun registre de l'époque pas plus que le nom du bateau de son père qui était armateur.»
Seulement, Léon-Robert de l’Astran n’a jamais éxisté. C’est ce qu’affirme Jacques de Cauna, un historien bordelais joint par l’AFP ce lundi : «On ne retrouve sa trace dans aucune archive; il est le fruit de l'imagination de quelqu'un qui s'est peut être inspiré d'histoires réelles de fils de négriers.» Et Jean-Louis Mahé, un historien de La Rochelle, d'ajouter: «Je n'ai jamais vu ce nom-là; on ne peut vérifier aucun des détails qui sont donnés; il ne figure sur aucun registre de l'époque pas plus que le nom du bateau de son père qui était armateur.»
Errare humanum est
Jean-Louis Mahé a découvert l'erreur lorsqu’un étudiant lui a demandé des renseignements sur ce personnage soit disant historique et décrit sur Wikipédia comme un opposant au commerce triangulaire au 18e siècle. Son investigation l’a conduit jusqu’à l’auteur de l’article. C’est un membre du Rotary club de La Rochelle qui maintient que la personne dont il a écrit la fiche Wikipédia en 2007 a bel et bien existé.
La collaboratrice de Ségolène Royal qui a écrit le texte, Sophie Bouchet-Petersen a finalement assumé son erreur: «Errare humanum est ! J'avoue être l'auteure de la référence à Léon-Robert de L'Astran, opposant à l'esclavagisme dont on aurait aimé qu'il existât, tant l'histoire était belle.» Ségolène Royal, quant à elle, n’a pas souhaité réagir.
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