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samedi 12 février 2011

Belleville sous l'ère policière


Les Bellevillois n'avaient jamais vu autant de bleu dans la rue. Depuis trois semaines, des policiers patrouillent à pied autour du métro Belleville, au carrefour des 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements. Des rondes quotidiennes censées affirmer une présence policière forte, endiguer le phénomène des marchés à la sauvette et lutter contre les trafics: stupéfiants, prostitution, vols à la tire… Unique à Paris, cette brigade spéciale de terrain (BST) remplace les Unités territoriales de quartier (Uteq) et se veut plus musclée.

Réinvestir l'espace public

Chaque jour, à 15h, une dizaine de policiers débarquent sur le terre-plein central entre les stations Belleville et Couronne. En quelques secondes à peine, les vendeurs à la sauvette s'enfuient dans les rues adjacentes, laissant vêtements et boîtes de conserve à l'abandon sur le trottoir. Les policiers procèdent à un contrôle d'identité des vendeurs.

Cet après-midi, l'un d'entre eux n'est pas en règle. Il est emmené dans le fourgon. «Il faut marquer les esprits. Si, à chaque contrôle, on en embarque un, ils vont arrêter d'occuper l'espace public», croit savoir le major Toineau, chef de la BST. Pas sûr… A peine les fonctionnaires ont quitté les lieux que le marché de la misère se reconstruit, derrière eux. «Il faudrait se coordonner avec la Ville pour que les services de nettoyage viennent après notre passage pour récolter les habits en vrac», complète un fonctionnaire.

Les policiers refusent d'être catalogués comme une «police anti-marchands à la sauvette». «Ils reçoivent des ordres. Nous, on veut gagner notre vie. Alors on joue au chat et à la souris», raconte Mouloud, l'un des vendeurs. Une habitante le soutient: «Je n'arrive pas à acheter dans les magasins. C'est trop cher. Ici, on peut trouver des vêtements», explique-t-elle. Des habits dont la provenance est mal identifiée.

Outre les opérations sur «les marchés de la misère», leur mission est aussi de faire des contrôles dans les halls d'immeuble, pour déjouer les trafics. Sans jamais «lâcher le terrain», précise le major. Une tâche visiblement plus facile que celle de leurs collègues de la nouvelle BST d'Asnières et Gennevilliers (Hauts-de-Seine), installée au début du mois. Vendredi dernier, ils ont été violemment pris à partie par de jeunes individus. Bilan : trois policiers blessés par des pierres et des cocktails Molotov.
— William Molinié

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