Manifestation contre le RCD
Peu après 10h30, mouvement de foule. Comme chaque matin depuis le  début de la semaine, le rassemblement se mue en manifestation. Toujours  en chantan, les manifestants quittent la place.
«Cette manifestation Humat Al-Hima, c’est pour démanteler la structure de la dictature, pour obtenir la dissolution du RCD», l’ancien parti de Ben Ali, explique un autre manifestant.
Arsenal sécuritaire
Mais, arrivés avenue Bourguiba, à environ deux minutes à pied, le  cortège est arrêté par un cordon anti-émeute. Derrière, des policiers en  civil, de nombreux cars de police, et même des gradés. Un hélicoptère  de l’armée passe à plusieurs reprises au-dessus de l’avenue, acclamé par  les manifestants.
La foule qui fait face à cet arsenal sécuritaire est très hétérogène:  des jeunes, des vieux, des femmes et même des enfants. Abdelnasser est  là avec son petit frère, Iyed, âgé de 8 ans, qui a insisté pour venir.  «C’est l’avenir, il faut qu’il voie ce qui se passe dans le pays»,  explique-t-il, soulignant qu’il ne court aucun danger.
«On n’a pas peur»
«On n’a pas peur parce qu’on a fait 50% de la révolution, et ce sont  ceux qui étaient les plus difficiles. Maintenant, il faut finir ce qu’on  a commencé. Ben Ali, ce n’était qu’une personne, alors qu’il y a tout  un réseau», explique Soulem, professeur de philosophie, déterminée à ce  que «la lutte continue».
Et en effet, pendant plus de trois heures, manifestants et policiers  se font face. Côté sécurité, l’ordre a été donné de ne pas tirer de gaz  lacrymogènes. Cependant, au fur et à mesure que les heures passent, la  tension devient plus palpable: certains agents portent des masques  protecteurs autour du cou, ou préparent des grenades lacrymogènes. En  face, la foule continue de s’échauffer, mais aucun affrontement n'est à  signaler. Pour le moment.
      Bérénice Dubucaa  




 
 


						
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