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mercredi 19 janvier 2011

Comme chaque jour, les Tunisois manifestent contre le RCD

Au pied du siège de l’UGTT, la centrale syndicale tunisienne, une centaine de personnes se massent et s’échauffent en scandant des «RCD dégage», en brandissant des pancartes «Ghannouchi out», ou encore en entonnant l’hymne national. «On vient tous les jours, et avec tous les gens!», rigole une manifestante.

Manifestation contre le RCD

Peu après 10h30, mouvement de foule. Comme chaque matin depuis le début de la semaine, le rassemblement se mue en manifestation. Toujours en chantan, les manifestants quittent la place.
«Cette manifestation Humat Al-Hima, c’est pour démanteler la structure de la dictature, pour obtenir la dissolution du RCD», l’ancien parti de Ben Ali, explique un autre manifestant.

Arsenal sécuritaire

Mais, arrivés avenue Bourguiba, à environ deux minutes à pied, le cortège est arrêté par un cordon anti-émeute. Derrière, des policiers en civil, de nombreux cars de police, et même des gradés. Un hélicoptère de l’armée passe à plusieurs reprises au-dessus de l’avenue, acclamé par les manifestants.
La foule qui fait face à cet arsenal sécuritaire est très hétérogène: des jeunes, des vieux, des femmes et même des enfants. Abdelnasser est là avec son petit frère, Iyed, âgé de 8 ans, qui a insisté pour venir. «C’est l’avenir, il faut qu’il voie ce qui se passe dans le pays», explique-t-il, soulignant qu’il ne court aucun danger.

«On n’a pas peur»

«On n’a pas peur parce qu’on a fait 50% de la révolution, et ce sont ceux qui étaient les plus difficiles. Maintenant, il faut finir ce qu’on a commencé. Ben Ali, ce n’était qu’une personne, alors qu’il y a tout un réseau», explique Soulem, professeur de philosophie, déterminée à ce que «la lutte continue».
Et en effet, pendant plus de trois heures, manifestants et policiers se font face. Côté sécurité, l’ordre a été donné de ne pas tirer de gaz lacrymogènes. Cependant, au fur et à mesure que les heures passent, la tension devient plus palpable: certains agents portent des masques protecteurs autour du cou, ou préparent des grenades lacrymogènes. En face, la foule continue de s’échauffer, mais aucun affrontement n'est à signaler. Pour le moment.
  Bérénice Dubucaa  

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