
L'ambiance s'est tendue ce dimanche dans les rues de la capitale...
De notre envoyée spéciale à Tunis,
Un calme trompeur règne ce dimanche soir dans les rues de Tunis.  La peur et la tension se sont faites sentir tout au long de la journée.  A chaque carrefour de la capitale, les militaires, fusil au poing, ont  fouillé les voitures, «à la recherche d’armes», explique Yacine, 32 ans,  auditeur-contrôleur de gestion.
Alors que la matinée avait été plutôt calme, les Tunisois n’hésitant  pas à faire la queue devant les boulangeries pendant de nombreuses  heures en espérant acheter un morceau de pain, l’ambiance s’est  perceptiblement tendue dans l’après-midi.
«La population est terrée chez elle»
Les rues, habituellement très fréquentées le dimanche, étaient peu passantes. «La population a peur. Elle est terrée chez elle», affirme Wagdi, franco-tunisien de 46 ans, et opposant au régime. En effet, peu avant 15h, des tirs ont été entendus dans le secteur de la rue de Londres et de la rue de la Liberté, puis devant le siège du principal parti d’opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP).
«Des armes ont été découvertes dans trois voitures, et deux hommes se  sont sauvés, générant un échange de tirs avec la police, avant d’être  rattrapés», explique Atia Athmouni, l’un des membres du bureau politique  du PDP, présent sur les lieux.
«Une chape de plomb»
En parallèle, des bandes de jeunes, armés de bâtons ou de barres de  fer, arrêtaient véhicules et passants pour les fouiller à des barrages  qu’ils avaient eux-mêmes montés, et ce, y compris dans le centre ville.
«On sent une chape de plomb, la culture de la peur qui continue de  terroriser la population», estime Wagdi. Plus pessimiste, Yacine  considère carrément qu’il y a de grandes chances que la situation  empire, car «certains – les milices, le parti au pouvoir - ont intérêt à  continuer à faire régner ce chaos». Réponse dans les prochains jours.
Bérénice Dubuc  




 
 


						
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