EGYPTE - C'est une première depuis l'interdiction de la confrérie il y a plus de cinquante ans...
Finalement ils y vont. Après s’être d’abord tenue à l’écart des manifestations, pour rejoindre tardivement le mouvement de révolte égyptien, la confrérie des Frères musulmans a annoncé, samedi, qu’elle acceptait de participer aux négociations avec le pouvoir. But : chercher une issue à la crise politique.
Depuis ce dimanche 11h, les Frères ont entamé leurs discussions avec le vice-président égyptien Omar Souleimane. Les négociations doivent porter sur le départ du président Hosni Moubarak, la formation d'un gouvernement de transition, le droit de manifester en public et la sécurité des membres du mouvement...
Finalement ils y vont. Après s’être d’abord tenue à l’écart des manifestations, pour rejoindre tardivement le mouvement de révolte égyptien, la confrérie des Frères musulmans a annoncé, samedi, qu’elle acceptait de participer aux négociations avec le pouvoir. But : chercher une issue à la crise politique.
Depuis ce dimanche 11h, les Frères ont entamé leurs discussions avec le vice-président égyptien Omar Souleimane. Les négociations doivent porter sur le départ du président Hosni Moubarak, la formation d'un gouvernement de transition, le droit de manifester en public et la sécurité des membres du mouvement...
«Pas comparables à des mouvances djihadistes»
«Nous avons décidé de nous engager dans un cycle de dialogue pour évaluer le sérieux des autorités en ce qui concerne les revendications de la population et leur volonté d'y répondre», a expliqué un porte-parole des Frères musulmans, qui sont considérés comme la première force d’opposition malgré leur interdiction officielle.
La participation de la confrérie à ces négociations n’est pas sans inquiéter certains responsables étrangers, et notamment Israël qui considèrent les Frères comme de dangereux extrémistes musulmans. C’est en oubliant qu’ils ont abandonné il y a des années la lutte armée. Cela dit, ils ne reconnaissent pas l’existence de l’Etat hébreu et sont favorables à l’instauration de la charia en Egypte. Mais pour Dominique Thomas, «les frères musulmans ne sont pas comparables à des mouvances djihadistes ou à des mouvements comme le Hezbollah ou le Hamas.»
De plus, expliquait-il dans une interview à 20minutes.fr «ils ne pourraient pas composer seuls si une transition démocratique a effectivement lieu. L’armée ne leur laisserait pas l’opportunité de prendre le pouvoir et ils seraient obligés de le partager avec une autre formation politique. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir de menace islamiste en Egypte.»
«Nous avons décidé de nous engager dans un cycle de dialogue pour évaluer le sérieux des autorités en ce qui concerne les revendications de la population et leur volonté d'y répondre», a expliqué un porte-parole des Frères musulmans, qui sont considérés comme la première force d’opposition malgré leur interdiction officielle.
La participation de la confrérie à ces négociations n’est pas sans inquiéter certains responsables étrangers, et notamment Israël qui considèrent les Frères comme de dangereux extrémistes musulmans. C’est en oubliant qu’ils ont abandonné il y a des années la lutte armée. Cela dit, ils ne reconnaissent pas l’existence de l’Etat hébreu et sont favorables à l’instauration de la charia en Egypte. Mais pour Dominique Thomas, «les frères musulmans ne sont pas comparables à des mouvances djihadistes ou à des mouvements comme le Hezbollah ou le Hamas.»
De plus, expliquait-il dans une interview à 20minutes.fr «ils ne pourraient pas composer seuls si une transition démocratique a effectivement lieu. L’armée ne leur laisserait pas l’opportunité de prendre le pouvoir et ils seraient obligés de le partager avec une autre formation politique. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir de menace islamiste en Egypte.»
Une fonction symbolique pour Moubarak
Avant de s’entretenir avec les Frères musulmans, le vice-président Omar Souleimane a reçu samedi des personnalités indépendantes. Ces dernières proposent un règlement de la crise aux termes duquel il assumerait les pouvoirs présidentiels au cours d'une période de transition, selon un plan approuvé par les Américains.
Le politologue Diaa Rachouane a ainsi expliqué à l’agence Reuters qu'il avait été invité avec un groupe de «sages» à rencontrer Souleimane afin d'étudier des solutions fondées sur un article de la constitution qui permettrait au président Hosni Moubarak de céder ses pouvoirs à son adjoint. La constitution prévoit normalement qu’en cas d’absence du président, l’interim est assuré par le président du Parlement, et non le vice-président.
En vertu d'une proposition avancée par Rachouane et les membres de ce «Conseil des sages», Moubarak conserverait une fonction symbolique durant la période intérimaire. L'idée de transférer les pouvoirs à Souleimane représente un compromis entre le départ immédiat de Moubarak réclamé par les manifestants et la décision du raïs de rester au pouvoir jusqu'au terme de son mandat en septembre prochain.
— Clémence Lemaistre avec Reuters
Avant de s’entretenir avec les Frères musulmans, le vice-président Omar Souleimane a reçu samedi des personnalités indépendantes. Ces dernières proposent un règlement de la crise aux termes duquel il assumerait les pouvoirs présidentiels au cours d'une période de transition, selon un plan approuvé par les Américains.
Le politologue Diaa Rachouane a ainsi expliqué à l’agence Reuters qu'il avait été invité avec un groupe de «sages» à rencontrer Souleimane afin d'étudier des solutions fondées sur un article de la constitution qui permettrait au président Hosni Moubarak de céder ses pouvoirs à son adjoint. La constitution prévoit normalement qu’en cas d’absence du président, l’interim est assuré par le président du Parlement, et non le vice-président.
En vertu d'une proposition avancée par Rachouane et les membres de ce «Conseil des sages», Moubarak conserverait une fonction symbolique durant la période intérimaire. L'idée de transférer les pouvoirs à Souleimane représente un compromis entre le départ immédiat de Moubarak réclamé par les manifestants et la décision du raïs de rester au pouvoir jusqu'au terme de son mandat en septembre prochain.
— Clémence Lemaistre avec Reuters
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