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samedi 25 juin 2011

Au Salon de l’immobilier d’Alger, Marrakech vient concurrencer Birkhadem

Résidence,Marrakech.

Spéculation, rareté du foncier et hausse des prix des matériaux de construction sont les raisons que donnent les professionnels algériens de l’immobilier à la folle augmentation des prix en Algérie. Des prix qui attirent, pour la première fois, des agences marocaines sur le marché algérien.

Appartements Marrakech

Les échos des prix exorbitants de l’immobilier en Algérie ont semble-t-il franchi les frontières (pourtant fermées) avec nos voisins marocains. Au Salon de l’immobilier d’Alger, nous avons ainsi rencontré des agences marocaines telles que Premium Resort & Spa Marrakech venues vendre aux Algériens des appartements à Marrakech. Cette tentative marocaine à Alger est la première pour cette société immobilière qui propose des appartements «haut standing» à Marrakech à partir de 85 000 euros, soit moins de 9 millions de dinars. «Un simple F3 est vendu à plus de 10 millions de dinars à Alger. Un prix assez conséquent», remarque Saad Merrakchi, le chargé de communication du groupe immobilier, «alors nous nous sommes dits que nos produits pourraient probablement intéresser des acheteurs algériens».

Appartements Marrakech

La comparaison qualité de vie et qualité du bien de l’immobilier avec les prix pratiqués entre un F3 à Birkhadem et un appartement luxueux à Marrakech peut donner à réfléchir aux acheteurs algériens. C’est ainsi que le représentant immobilier marocain, M. Merrakchi, insiste sur le fait que les appartements proposés sont situés dans une «résidence touristique à Marrakech qui est une ville ouverte à toutes les nationalités». Selon lui, la société immobilière Premieum Resot & Spa Marakkech compte déjà plusieurs clients algériens qui viennent notamment de France. Pour ces clients, la comparaison entre les deux choix les amène à une conclusion rapide : un appartement haut standing à Marrakech à partir de 85 000 euros est un prix bien plus alléchant que ce qui est pratiqué sur un marché algérien où le même standing est absent... 


Les raisons de la flambée, selon les professionnels algériens... 

Villa, Marrakech.

De 2008 à ce jour, les prix de l’immobilier en Algérie ont augmenté de 70 000 dinars par mètre carré, nous a affirmé le chargé de communication Guettouche Azzedine, et directeur commercial de l’agence de promotion immobilière Ibessa qui a réalisé un projet de 136 logements à Ouled Fayet (à 20 kilomètres au sud d’Alger) : «Au lancement du projet en 2008, nous proposions à nos clients un prix de 120 000 dinars le mètre carré. Nos derniers appartements ont été vendus cette année à 190 000 dinars le mètre carré», dit-il. Les raisons de cette flambée spectaculaire sont multiples, selon les professionnels rencontrés au Salon qui se tient à Alger du 12 au 25 juin. Guettouche Azzedine par exemple invoque en premier lieu l’écart entre les calculs prévisionnels et la réalité : «Au lancement des travaux nous avons fait des calculs mais après il s’est avéré que les coûts étaient plus élevés, donc on a augmenté les prix», explique-t-il en précisant que les premiers clients ont échappé à cette augmentation.

Villa, Marrakech.

Le directeur commercial d’Ibessa explique aussi que la hausse des prix est due aux pratiques spéculatives et confirme les rumeurs sur l’impact du «blanchiment de l’argent» sur le marché immobilier algérien : «En 2009, nous avons reçu un client qui a proposé d’acheter 14 appartements et de les payer cash», affirme M. Guettouche qui prend le soin de souligner que le patron de sa société immobilière a refusé la transaction «louche et risquée».

L’obligation du paiement par chèque largement ignorée

Ces pratiques, estime encore le représentant d’Ibessa, sont appelées à perdurer parce que le décret exécutif portant obligation de l’usage du chèque pour le paiement des montants équivalents ou dépassant 500 000 dinars n’est pas appliqué dans la réalité.

Par ailleurs, les prix de l’immobilier sont indissociables de ceux du foncier qui connaissent une flambée : «Il y a dix ans, Ouled Fayet était pratiquement la campagne, mais maintenant les terrains sont vendus au minimum 120 000 dinars le mètre carré. Pour Mme Mechri Djouher responsables des ventes Soundous Istitmar, les prix augmentent à cause de la rareté du foncier et à cause de la flambée des prix des matériaux de construction et de la cherté de la main-d’œuvre. Soundous Istitmar est venu au Logimmo 2011 pour proposer à d’éventuels clients des appartements «haut standing» à 200 000 dinars le mètre carré et d’autres appartements «moyen standing» à Zeralda à 145 000 dinars le mètre carré.

Villa, Marrakech.

De son côté, la représentante de l’agence de promotion immobilière Aboura estime que l’augmentation des prix depuis 2008 tourne autour de 10 %. Mais elle affirme que cette augmentation n’a pas eu un impact négatif sur la demande. Ainsi Aboura, selon sa représentante, a vendu sur plan la moitie de son offre en logements dans ses sites de Birkhadem (Alger) et de Kolea (Tipaza). «Les gens ont de l’argent», dit-elle pour expliquer cette tendance. Les clients de cette société basée à Hydra, quartier huppé de la capitale, sont des «cadres supérieurs». Elle propose des appartements F3 pour un prix avoisinant les 10,2 millions de dinars à Birkhadem, soit 150 000 dinars le mètre carré. Pour les F6 duplex et les villas le mètre carré est cédé 170 000 dinars, ajoute-t-elle en précisant que «les prix ne sont pas fixes».

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