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mercredi 9 mars 2011

La révolution aurait coûté 2,5 milliards d'euros...

La révolution aurait coûté 2,5 milliards d'euros...

Entre le chômage, les pillages et le tourisme en berne, la relance de l’économie est la chantier prioritaire du nouveau gouvernement tunisien de transition.

Défi économique

Le défi du premier ministre Béji Caïd Essebsi, nommé lundi, est d'autant plus difficile que son bail n'est que de quatre mois: il doit théoriquement rendre son tablier après le 24 juillet, date de l'élection d'une Assemblée constituante, une des principales revendications de l'opposition, qui devra préparer une nouvelle constitution pour l'après-Ben Ali... 

Outre une attention particulière des bailleurs de fonds (UE, BAD, BEI notamment), il bénéficie, sinon d'un état de grâce, du moins d'une période de répit et de retour au calme: plus de grèves en cascades, de manifs permanentes, même les centaines de jeunes qui occupaient la place de la Kasbah ont levé le camp.

«La preuve qu'il me font confiance», a glissé le Premier ministre lundi devant la presse. «Place désormais au grand chantier économique et social», dit à l'AFP un haut responsable gouvernemental deux jours après la formation d'un cabinet de technocrates.
2,5 milliards d’euros de pertes


Début février, le ministre du Développement régional d'alors, Néjib Chebbi (il a démission depuis) estimait à 5 milliards de dinars (2,58 milliards d'euros) à terme les pertes économiques durant la révolution.

«La priorité, c'est de sauver la saison touristique, de relancer l'économie» et de s'attaquer au chômage, aggravé «par le retour des milliers de Tunisiens» fuyant le chaos en Libye, ajoute ce même responsable sous couvert d'anonymat.

Le tourisme, qui a chuté de 45% en janvier et février, est le premier pourvoyeur de devises du pays et représente 7% du PIB avec 400.000 emplois.
Paix sociale

A l'unisson le patronat tunisien et le syndicat UGTT ont applaudi à la composition du nouveau cabinet, d'autant qu'au même moment on apprenait la dissolution de la police politique et de la direction de la Sûreté de l'Etat, piliers de l'Etat-policier de Ben Ali.

«On a le sentiment que la Tunisie retrouve sa vie normale et les mesures prises (lundi) confortent ce sentiment d'apaisement», dit à l'AFP Hammadi Ben Sedrine, coordinateur général du patronat tunisien, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA).

La vie s'est progressivement normalisée en début de semaine dans la capitale où les commerces ont rouvert et les administrations repris le travail, après des semaines d'incertitude et de troubles, parfois sanglants.

Estimant à 400 millions de dinars (200 millions d'euros) les dégâts et destructions subies par les entreprises, le coordinateur de l'UTICA exhorte le gouvernement d' «indemniser les usines brûlées et les locaux pillés au plus vite» pour contenir le problème du chômage qui «risque de s'aggraver».
500.000 chômeurs

«Avec plus de 500.000 chômeurs, pour la plupart des jeunes diplômés (...), le tableau n'est pas du tout reluisant», écrivait mardi le quotidien gouvernemental La Presse, avertissant que «la transition démocratique ne saurait se faire dans les conditions souhaitées sans une reprise économique réelle».

La puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), «soutient le gouvernement dans ses efforts pour relancer l'économie», dit à l'AFP son secrétaire général adjoint, Ali Ben Romdhane pour qui «la priorité doit être donnée à l'emploi».

«Le patronat oeuvre inlassablement pour jouer pleinement et efficacement le rôle dévolu à chaque homme d'affaires», indique Hammadi Ben Sedrine, estimant que l'investissement devrait être orienté notamment vers «les régions déshéritées», à l'origine du soulèvement populaire de janvier. «C'est le volet économique qui conduit à la paix sociale et à la stabilité», dit-il.
— © 2011 AFP

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