Après avoir contribué avec succès à déloger des régimes autocratiques installés depuis des décennies, les cyber-militants tunisiens et égyptiens continuent de se battre pour préserver des avancées chèrement acquises, dans un climat politique difficile jalonné de revers...
Armés de blogs, de pages Facebook et de comptes twitter, ils avaient stupéfait le monde en mobilisant de larges pans de la jeunesse pour lancer le "printemps arabe".
Après la chute en janvier du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, suivi un mois plus tard par son homologue égyptien Hosni Moubarak, ils sont pris entre le dépit face aux aléas des progrès politiques, et la volonté de continuer leur combat pour l'avénement de vraies démocraties.
Slim Amamou, blogueur tunisien nommé le 17 janvier secrétaire d?Etat à la Jeunesse dans le gouvernement transitoire, a remis sa démission cette semaine, en faisant le constat que ce type de rôle politique n'était "pas fait pour lui" et qu'il se "sentait plus utile à l'extérieur du gouvernement".
Sa démission -annoncée sur twitter- survient après un retour de la censure sur internet, avec une récente décision des autorités de fermer quatre sites à la demande de l?armée.
En Egypte, la condamnation le mois dernier d'un blogueur à trois ans de prison au motif d'avoir "insulté" l'armée, qui dirige le pays depuis le départ de M. Moubarak, a fait l'effet d'une douche froide.
Mais cela ne décourage pas de nombreux militants de critiquer le tout-puissant Conseil suprême des forces armées (CSFA), et en exprimant leur frustration devant la lenteur des réformes politiques.
Lundi dernier, près de 400 blogs ont pris part à une action intitulée "Journée sans le CSFA", postant des commentaires contre la haute hiérarchie militaire.
La blogosphère égyptienne est également mobilisée pour appeler à des manifestations vendredi "pour une seconde révolution", après celle de janvier et février.
"Il faut savoir que les sacrifices face à la tyrannie de Moubarak peuvent facilement être consentis à nouveau face à toute autre forme de tyrannie", déclare le blogueur Amr Moneim, en appelant l'armée à "rentrer dans ses casernes".
Le renversement de M. Moubarak "était une révolution, pas un putsch", écrit-il, en fustigeant "la lenteur des procès des dirigeants de l'ancien régime" et un processus de démocratisation aussi déroutant qu'une "charade".
En Tunisie, le site Nawaat.org ("noyau" en arabe), un blog collectif indépendant, en pointe lors de la révolte, ne veut pas non plus baisser les bras.
Quatre mois après la chute de Ben Ali, la mission de Nawaat a des contours plus flous, mais le site continue activement d'oeuvrer en faveur de la démocratie.
"Avant les choses étaient plus simples: il y avait les gentils d'un côté, les méchants de l'autre", souligne l'un des ses administrateurs, Riadh Guerfali -Astrubal sur le net.
"Aujourd'hui les choses sont plus subtiles. Mais on continue à défendre la liberté d'expression. C'est un combat de tous les jours", affirme-t-il.
Pour certains, les nouveaux médias électroniques ont encore de beaux jours face à des médias classiques -presse écrite, radio, télévision- qui peinent à retrouver la faveur du public après des années de dictature et de censure.
Sofiène Chourabi, 29 ans, journaliste et blogueur tunisien, estime que les nouveaux médias en pointe dans le soulèvement "continuent d'être actifs jusqu'à présent face à la faiblesse des médias traditionnels".
Les médias classiques "n'ont pas réussi jusqu'à maintenant à regagner la confiance des Tunisiens, permettant encore l'introduction de nouveaux internautes actifs dans la vie médiatique", assure-t-il.
AFP
Armés de blogs, de pages Facebook et de comptes twitter, ils avaient stupéfait le monde en mobilisant de larges pans de la jeunesse pour lancer le "printemps arabe".
Après la chute en janvier du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, suivi un mois plus tard par son homologue égyptien Hosni Moubarak, ils sont pris entre le dépit face aux aléas des progrès politiques, et la volonté de continuer leur combat pour l'avénement de vraies démocraties.
Slim Amamou, blogueur tunisien nommé le 17 janvier secrétaire d?Etat à la Jeunesse dans le gouvernement transitoire, a remis sa démission cette semaine, en faisant le constat que ce type de rôle politique n'était "pas fait pour lui" et qu'il se "sentait plus utile à l'extérieur du gouvernement".
Sa démission -annoncée sur twitter- survient après un retour de la censure sur internet, avec une récente décision des autorités de fermer quatre sites à la demande de l?armée.
En Egypte, la condamnation le mois dernier d'un blogueur à trois ans de prison au motif d'avoir "insulté" l'armée, qui dirige le pays depuis le départ de M. Moubarak, a fait l'effet d'une douche froide.
Mais cela ne décourage pas de nombreux militants de critiquer le tout-puissant Conseil suprême des forces armées (CSFA), et en exprimant leur frustration devant la lenteur des réformes politiques.
Lundi dernier, près de 400 blogs ont pris part à une action intitulée "Journée sans le CSFA", postant des commentaires contre la haute hiérarchie militaire.
La blogosphère égyptienne est également mobilisée pour appeler à des manifestations vendredi "pour une seconde révolution", après celle de janvier et février.
"Il faut savoir que les sacrifices face à la tyrannie de Moubarak peuvent facilement être consentis à nouveau face à toute autre forme de tyrannie", déclare le blogueur Amr Moneim, en appelant l'armée à "rentrer dans ses casernes".
Le renversement de M. Moubarak "était une révolution, pas un putsch", écrit-il, en fustigeant "la lenteur des procès des dirigeants de l'ancien régime" et un processus de démocratisation aussi déroutant qu'une "charade".
En Tunisie, le site Nawaat.org ("noyau" en arabe), un blog collectif indépendant, en pointe lors de la révolte, ne veut pas non plus baisser les bras.
Quatre mois après la chute de Ben Ali, la mission de Nawaat a des contours plus flous, mais le site continue activement d'oeuvrer en faveur de la démocratie.
"Avant les choses étaient plus simples: il y avait les gentils d'un côté, les méchants de l'autre", souligne l'un des ses administrateurs, Riadh Guerfali -Astrubal sur le net.
"Aujourd'hui les choses sont plus subtiles. Mais on continue à défendre la liberté d'expression. C'est un combat de tous les jours", affirme-t-il.
Pour certains, les nouveaux médias électroniques ont encore de beaux jours face à des médias classiques -presse écrite, radio, télévision- qui peinent à retrouver la faveur du public après des années de dictature et de censure.
Sofiène Chourabi, 29 ans, journaliste et blogueur tunisien, estime que les nouveaux médias en pointe dans le soulèvement "continuent d'être actifs jusqu'à présent face à la faiblesse des médias traditionnels".
Les médias classiques "n'ont pas réussi jusqu'à maintenant à regagner la confiance des Tunisiens, permettant encore l'introduction de nouveaux internautes actifs dans la vie médiatique", assure-t-il.
AFP
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