Le géant américain des logiciels Microsoft a annoncé mardi qu'il allait débourser 8,5 milliard de dollars pour acheter Skype, le pionnier de la téléphonie via internet, une opération généralement jugée stratégiquement avisée mais chère et difficile à réaliser.
"Stratégiquement c'est une bonne initiative, mais les politiques internes de Microsoft vont tuer cette merveilleuse entreprise", a immédiatement commenté Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research.
Avec Skype, Microsoft s'offre une des rares sociétés dont le simple nom est devenu un verbe, comme l'a souligné le patron Steve Ballmer. On "skype" un ami habitant loin, comme on "google" un inconnu sur qui on veut avoir plus d'informations.
Skype est aujourd'hui l'application gratuite la plus téléchargée sur les téléphones d'Apple comme sur les appareils fonctionnant sous le système Android conçu par Google: cela montre que ces deux rivaux de Microsoft, qui ont pourtant chacun des services concurrents (FaceTime pour Apple, Google Talk), sont encore à la traîne dans ce domaine.
Microsoft s'offre aussi quelque 170 millions d'utilisateurs connectés par mois, qui ont passé plus de 207 milliards de minutes de communications vocales et vidéo en 2010, et qui devraient désormais pouvoir "skyper" sur sa console de jeux connectée Xbox, ainsi que sur les téléphones fonctionnant avec le système Windows Phone et "une gamme étendue d'appareils sous Windows".
M. Ballmer a bien souligné mardi qu'il entendait préserver la marque Skype. Plutôt que de se fondre dans une division actuelle de Microsoft, la société, basée au Luxembourg, gardera son indépendance. Son directeur général Tony Bates, recruté l'an dernier chez Cisco, sera placé sous la responsabilité directe de M. Ballmer.
Cela pourrait éviter que se répètent les échecs relatifs connus par Microsoft avec d'autres acquisitions, comme la régie publicitaire aQuantive, achetée au prix fort (6 milliards de dollars) il y a quatre ans.
Financièrement, l'opération est lourde: "une valorisation à dix fois le chiffre d'affaires, c'est cher, c'est le moins qu'on puisse dire", notait Douglas McIntyre, analyste sur le site 247WallSt.com.
Skype, qui préparait une entrée en Bourse lorsqu'il a reçu cette offre "non sollicitée" de Microsoft, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 860 millions de dollars, en hausse de presque 20%, assorti d'une perte nette de 6,9 millions de dollars.
"Même si nous avons atteint jusqu'à présent une importante présence mondiale et une (forte) croissance du nombre d'utilisateurs, la pénétration de nos utilisateurs connectés et payants est encore modeste par rapport à notre marché potentiel", faisait alors remarquer le groupe.
Outre la croissance en volume, Skype table aussi sur le développement de la monétisation de ses services, avec notamment les recettes publicitaires en vidéo. Microsoft estime que l'impact sera positif sur ses bénéfices dès la première année.
A plus long terme, selon Kirk Materne, analyste chez Evercore Partners, Skype apportera une précieuse dimension "sociale" aux services internet de Microsoft, à commencer par le moteur de recherche Bing, déficitaire.
"Skype permettra à Microsoft de mieux comprendre le 'graphe social' (ndlr: réseau de connaissances) des internautes", faisait remarquer M. Materne. "Nous pensons qu'à terme cela pourra être intégré à Bing pour améliorer la personnalisation (les résultats de recherche), et potentiellement augmenter les recettes par recherche".
Skype, fondé en 2003, est contrôlé par les fonds Silver Lake Partners et Andreessen Horowitz et l'Office d?investissement du régime de retraites du Canada (CPPIB). Le distributeur en ligne eBay, qui avait acheté Skype en 2005 mais en avait cédé le contrôle en novembre 2009, récupèrera une belle plus-value, via la participation de 30% qu'il avait conservée.
L'opération devrait être bouclée dans l'année, après obtention du feu vert des autorités.
AFP
"Stratégiquement c'est une bonne initiative, mais les politiques internes de Microsoft vont tuer cette merveilleuse entreprise", a immédiatement commenté Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research.
Avec Skype, Microsoft s'offre une des rares sociétés dont le simple nom est devenu un verbe, comme l'a souligné le patron Steve Ballmer. On "skype" un ami habitant loin, comme on "google" un inconnu sur qui on veut avoir plus d'informations.
Skype est aujourd'hui l'application gratuite la plus téléchargée sur les téléphones d'Apple comme sur les appareils fonctionnant sous le système Android conçu par Google: cela montre que ces deux rivaux de Microsoft, qui ont pourtant chacun des services concurrents (FaceTime pour Apple, Google Talk), sont encore à la traîne dans ce domaine.
Microsoft s'offre aussi quelque 170 millions d'utilisateurs connectés par mois, qui ont passé plus de 207 milliards de minutes de communications vocales et vidéo en 2010, et qui devraient désormais pouvoir "skyper" sur sa console de jeux connectée Xbox, ainsi que sur les téléphones fonctionnant avec le système Windows Phone et "une gamme étendue d'appareils sous Windows".
M. Ballmer a bien souligné mardi qu'il entendait préserver la marque Skype. Plutôt que de se fondre dans une division actuelle de Microsoft, la société, basée au Luxembourg, gardera son indépendance. Son directeur général Tony Bates, recruté l'an dernier chez Cisco, sera placé sous la responsabilité directe de M. Ballmer.
Cela pourrait éviter que se répètent les échecs relatifs connus par Microsoft avec d'autres acquisitions, comme la régie publicitaire aQuantive, achetée au prix fort (6 milliards de dollars) il y a quatre ans.
Financièrement, l'opération est lourde: "une valorisation à dix fois le chiffre d'affaires, c'est cher, c'est le moins qu'on puisse dire", notait Douglas McIntyre, analyste sur le site 247WallSt.com.
Skype, qui préparait une entrée en Bourse lorsqu'il a reçu cette offre "non sollicitée" de Microsoft, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 860 millions de dollars, en hausse de presque 20%, assorti d'une perte nette de 6,9 millions de dollars.
"Même si nous avons atteint jusqu'à présent une importante présence mondiale et une (forte) croissance du nombre d'utilisateurs, la pénétration de nos utilisateurs connectés et payants est encore modeste par rapport à notre marché potentiel", faisait alors remarquer le groupe.
Outre la croissance en volume, Skype table aussi sur le développement de la monétisation de ses services, avec notamment les recettes publicitaires en vidéo. Microsoft estime que l'impact sera positif sur ses bénéfices dès la première année.
A plus long terme, selon Kirk Materne, analyste chez Evercore Partners, Skype apportera une précieuse dimension "sociale" aux services internet de Microsoft, à commencer par le moteur de recherche Bing, déficitaire.
"Skype permettra à Microsoft de mieux comprendre le 'graphe social' (ndlr: réseau de connaissances) des internautes", faisait remarquer M. Materne. "Nous pensons qu'à terme cela pourra être intégré à Bing pour améliorer la personnalisation (les résultats de recherche), et potentiellement augmenter les recettes par recherche".
Skype, fondé en 2003, est contrôlé par les fonds Silver Lake Partners et Andreessen Horowitz et l'Office d?investissement du régime de retraites du Canada (CPPIB). Le distributeur en ligne eBay, qui avait acheté Skype en 2005 mais en avait cédé le contrôle en novembre 2009, récupèrera une belle plus-value, via la participation de 30% qu'il avait conservée.
L'opération devrait être bouclée dans l'année, après obtention du feu vert des autorités.
AFP
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